« Bravo pour ce que vous faites ! » lance cette prof de SVT, arrivée en traînant son caddie de courses. Elle s’adresse à des jeunes qui s’affairent,

ce vendredi 2 mars, à apporter les dernières retouches aux bacs en bois qu’ils ont confectionnés le long de la rampe menant à la dalle Paul Éluard.

Rania, Mama, Bilel et leurs cinq autres camarades ont en effet consacré leurs vacances scolaires à un chantier découverte qui a permis de rénover les anciens bacs à fleurs, errodés par le temps, desquels n’émergeait presque plus aucune plante. Tout en apprenant les rudiments du bricolage et du jardinage, les huit bénévoles ont contribué à améliorer le cadre de vie du quartier Paul-Éluard.

Emmitouflés dans de grosses doudounes surmontées de blouses de protection de rigueur, les jeunes ont découpé le bois, assemblé les planches selon les formats des bacs à fleurs, passé des coups de peinture, rempli les jardinières de terreau, puis planté des églantiers.

 

 

« Ce sont des jeunes sérieux et ponctuels », se félicite Mohamed Mehadji, l’encadreur du chantier pour le compte de la Semeco. Antoine Devins, responsable de l’association La Sauge, a également aimé le travail avec « des jeunes filles et garçons très impliqués ».

 

 

Parmi eux, Rania, 17 ans, n’a jamais manié de pioche ni d’outils de bricolage. La jeune fille venue de Karl-Marx parle d’une « expérience enrichissante ».

 

Également profane en matière de bricolage, Mama habite, quant à elle, le quartier Paul-Éluard. Elle espère, d’ailleurs, voir ses voisins apprécier leur réalisation collective. Pour avoir été initié par son père, employé du bâtiment, Bilal, 18 ans, est l’un des rares à affi cher fi èrement ses compétences dans le maniement de la scie, du marteau ou de la visseuse. Outre le sentiment de participer à une oeuvre collective d’embellissement du quartier, les huit jeunes reçoivent, en contrepartie du chantier, des aides pour fi nancer des projets personnels. Ils obtiennent aussi, parfois, les encouragements des passants, comme avec la prof de SVT.

 

Extrait paru dans Bonjour Bobigny n°818